Mon corps, mon poids, un combat...

Jeudi 27 octobre en milieu d'après-midi, j'ai perdu espoir et j'ai commis une bêtise... J'ai consciemment avalé médicaments et alcool... J'ai tout simplement voulu disparaître... Je me suis donc endormie mais je me suis réveillée aux urgences. Je vous épargne les détails sordides mais le lendemain, à 14h30, j'ai signé mon admission en unité de psychologie médicale (un bien long nom pour dire hôpital psychiatrique...) J'accepte donc l'idée que j'ai un problème, que je dois me soigner. Je vais donc rester ici quelques semaines (je ne sais pas combien de temps précisement) Ce soir, dans ma chambre, je réfléchis à tout ça... Je ne regrette pas mon geste, et je ne souhaite pas partir d'ici car j'ai peur... Peur de ce que je pourrais faire (encore), peur de faire souffrir ceux que j'aime... Il paraîtrait que la vie vaut la peine d'être vécue. Je vais ici essayer d'en trouver les raisons...

Tu es la chose la plus chère à mon coeur. pour toi, je me suis accroché. Malgré les hauts et les bas, je ne peux vivre sans toi.

Qui aurait cru que ce petit chaton peureux donnerait un tel sens à ma vie. Depuis que tu es née, je me suis occupé de toi (et de tes frères et soeurs). Je t'ai nourri, j'ai tout fait pour que tu trouve un foyer agréable. Mais personne n'a voulu de toi. Moche ils disaient...

Et un soir, un soir où je ne croyais plus en grand chose, tu es venue dans mon lit et tu as passé la nuit blottie sur moi. A partir de ce jour, j'ai voulu de garder. Même quand il a fallut partir et vivre ailleurs, tu m'as suivie.

Je regrette de t'avoir laisser pendant 1 an chez elle mais là où je vivais les animaux étaient interdits. Comment leur dire que tu n'es pas qu'un animal...

Et puis le temps a passé et nous sommes de nouveau réunies, CHEZ NOUS!

Je crains le jour où tu partiras car ce jour là, c'est ma vie qui s'arrêtera. Sans toi, je n'aurais plus aucune raison de vivre....

Toupie, mon chat, mon bébé, ma vie....

J'ai essayé de manger et de reprendre du poids...

J'ai essayé de penser un peu à moi...

J'ai essayé de me rebeller...

J'ai essayé de vivre ma vie de mon côté...

J'ai essayé d'aller mieux...

J'ai essayé de ne plus penser...

J'ai essayé de vivre et de ne plus survivre...

J'ai essayé de trouver des coupables, des explications, des raisons...

J'ai essayé de croire que ça irait mieux...

J'ai essayé d'avancer malgré les obstacles...

J'ai essayé de pardonner....

Mais la seule chose qui m'empêche d'avancer, c'est MOI. Cette fille qui ne croit plus en rien est en train de me détruire et je renonce à me battre.... Bien sûr que je suis consciente de la peine que je peux engendrer mais les choses sont ainsi.

Si je suis encore là c'est parce que mon chat, mon bébé a besoin de moi. Je ne veux plus l'abandonner. Mais si elle devait disparaître alors je n'aurais plus aucune raison de rester....

 

Il y a un an, presque jour pour jour, j'ai choisi de faire d'elle ma meilleure ennemie. J'ai accepté en toute conscience ses avantages et ses inconvénients J'étais heureuse....

Il y a quelques mois, on m'a dit que ça ne pouvait plus durer, que je devais mettre fin à cette union. J'ai fait des efforts, il y a eu des hauts et des bas. Mais je n'ai jamais été aussi malheureuse, je n'ai jamais autant pleuré...

 Alors aujourd'hui, ce mardi 18 décembre 2012, j'ai décidé que ma vie, c'est ma vie. J'arrête de me battre ou de faire le contraire de ce que j'ai réellement envie. Je veux la laisser gagner et peu importe ou cela me mènera...

Les fêtes approchent et avec les repas en famille et la nourriture en abondance... Pour éviter cette orgie, j'avais prévu de partir en thalasso mais comme d'habitude, c'est un projet mort dans l'oeuf... J'ai décidé de ne rien faire pour Noël et le Nouvel An, je vais restée chez moi! On m'a invité mais j'ai décliné... Comment expliquer aux gens que c'est impossible... Entre les repas gargantuesques traditionnellement prévus et l'ambiance festive, rien ne me fait envie... J'ai envie d'être seule, pleurer, et surtout ne pas faire semblant d'aller bien sous prétexte que c'est Noël!!! Dans 2 semaines, c'est les vacances! J'aurais le temps de prendre des décisions définitives par rapport à tout ça mais aussi à mon avenir! Je veux que 2013 soit différente...

En tant qu'enseignante et de surcroît en maternelle, je suis entourée de nez qui coulent, de gorges qui piquent et toussent! Alors forcément, il y a un moment où moi aussi, je finis par être malade. Mais un rhume, c'est rien du tout me direz vous. Et vous auriez raison si mon corps n'était pas si fatigué... Ce "coup de froid", comme certains l'appellent, m'a tout simplement achevé... En plus d'être physiquement épuisée, mon moral a fini tout au fond de mes chaussettes (heureusement qu'il y a un fond...) En effet, clouée au lit, je n'arrive pas à m'activer et par conséquent à brûler le peu de calories absorbées. Mais le pire, c'est quand, dans un élan de courage mais surtout de vitalité, j'ai fait le ménage dans tout l'appartement.Et là les choses ont en quelques sortes dégringolées puisque je suis tombée... Ce n'est pourtant pas la première fois que je me retrouve à bout de force mais cette fois, je n'ai pas pu me relever immédiatement... J'étais là, affalée sur le sol, toute seule et incapable ne serait ce que de m'asseoir... J'étais toute seule et je me suis mise à pleurer. Même mon corps a décidé de me lâcher et il n'y avais personne pour m'aider! Je n'en peux plus de vivre ainsi, avec l'espoir que demain sera meilleur. Dans ces moments difficiles, il m'arrive de croire que j'ai touché le fond et que les choses ne peuvent que s'améliorer. Quelle ignorante je suis... Je suis seule, fatiguée et même si des gens disent m'aimer, ils ne savent pas réellement ce que j'endure. Car oui, c'est un combat au quotidien que je vis. Chaque matin, je me lève, pleine de courage et de motivation. Aujourd'hui, Ana n'aura pas le dernier mot... Et, malgré toute la bonne volonté dont j'arrive à faire preuve, je me couche chaque soir plus meurtrie. De combattante, je passe à looseuse et découragée... Et si c'était ça ma vie, un combat, des nombreuses batailles, quelques victoires mais surtout, une guerre perdue d'avance...

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Je souffle ma 23ème bougie. Et pourtant j'ai le moral dans les chaussettes.....

Grâce à Facebook, des amis ont pensé à me le souhaiter. Mais j'ai du mal à encaisser que mes parents et mes meilleurs amis puissent avoir oublié...

Je compte si peu pour eux que ça passe à la trappe. Quand je leur fais part de mon sentiment d'être un boulet et cette impression que tout le monde en a assez de me voir, ils disent que pas du tout, qu'ils m'aiment et qu'ils ne comprennent pas que je puisse ressentir ça!!

Ils ne comprennent pas?! Je suis en train de me dire que les choses seraient identiques si je n'étais pas là. Alors pourquoi continuer à se battre, à faire semblant. Je veux devenir invisible et qu'on me laisse tranquille!!

Vous n'en avez rien à faire de moi! Très bien alors ne revenez pas parce que après c'est moi qui déprime d'avoir de si mauvaises pensées....

Je suis épuisée au quotidien (et c'est pas seulement parce que je ne mange pas de la journée...) Faire semblant de sourire alors que j'ai envie de pleurer, de hurler, c'est fini. Je veux vivre ma vie comme bon me semble....

 

 

Sans trop savoir pourquoi, j'ai acheté ce livre. Je croyais sans doute qu'il m'aiderait à comprendre.

Et bien qu'il ne m'apporte aucune réponse, les mots sont là et je me rends compte que je ne suis pas seule....

D'autres sont ou ont été dans la même situation et même si c'est difficile, la guérison est envisageable.

 

 

Aujourd'hui, j'ai décidé d'écrire. Ecrire tout ce que je n'arrive pas à dire.

Tout d'abord, j'en suis à 44kg et je n'arrive pas à me sortir de la tête mon objectif de 43kg. Je l'ai atteint une fois et j'étais encore debout alors pourquoi pas? Mais c'est comme ça que tout a commencé, avec des objectifs toujours plus bas...

Je sais bien que je ne peux pas continuer à maigrir mais c'est comme si je ne pouvais pas faire autrement. Je suis obsédée par le fait de maigrir, de manger. La nourriture domine ma vie. Mais d'une certaine façon, si je contrôle mon poids, c'est que je contrôle ma vie, non?

Quant au moral, il est plutôt morose. J'ai l'impression d'être toute seule. Même si du monde va venir me voir dans la semaine. Je pourrais appeler Mag ou quelqu'un d'autre mais j'ai pas envie de déranger avec mes soucis. La culpabilité, un sentiment que je connais bien. Chaque jour, du matin au soir, je suis sûre que tout le monde pense que je suis un boulet. J'ai le sentiment de tout faire par obligation, pour les autres et non par volonté, pour moi. J'aimerais qu'on me laisse tranquille....

J'ai commencé à prendre certaines décisiosn comme couper les ponts avec certaines personnes pour vraiment commencer une nouvelle vie. J'ai pris mes distances avec mes parents mais j'aimerais aller plus loin. Et si c'était ça la solution, disparaître.... Mais ces décisions sont difficiles car j'ai peur d'en souffrir mais aussi de faire souffrir les autres (ce qui me ferait tout autant de mal).

Je suis tellement fatiguée, autant physiquement que moralement. Mais je continue à me lever chaque matin et à sourire. C'est toujours plus simple de faire comme si de rien n'était et mettre un couvrecle sur les problèmes.

Je ne sais pas vraiment combien de temps je vais encore pouvoir tenir mais en même temps, je n'ai pas envie de m'en sortir sauf si c'est pour les autres. J'aimerais que tout s'arrête....

Ce soir, je me sens comme une merde, encore une fois....

 

J'avais une soirée de prévue avec mes camarades de l'IUFM. On allait enfin tous se revoir après près de 4 mois. J'étais ravie.

J'étais même fière de le dire à mon entourage, mon médecin, mon psy. Ana n'allait pas réussir à me couper du monde.

En bref, aucune ombre au tableau jusqu'à la semaine dernière où j'apprends que le repas serait une raclette.... Rien que de penser aux pommes de terre, au fromage coulant et à la charcuterie luisante de graisse, j'entendais la voix d'Ana me dire que ça n'était pas envisageable!!

Mais j'ai pris mon courage à deux mains, bien décidée à ne pas la laisser gagner. Je vais aller à cette soirée, je vais manger un peu de raclette quitte à ne rien manger de la journée pour compenser. Cela me parraissait être un bon compromis, une première bataille de gagnée...

Mais ce matin, impossible de me lever, trop stressée à l'idée d'aller à la soirée. Après avoir tourné et viré dans le lit, je me lève et commence à péparer mes affaires pour le soir en pensant que cela me donnera du courage.

Mais impossible de ne pas y penser, entre le repas et les remarques des mes amis sur mon poids (car il y en aura, c'est certain), je stresse.

Résultat, je retourne me coucher dans l'après-midi pour réfléchir et à 18h, j'envoie un texto en annonçant que je ne viendrais pas car je suis malade. Ca n'est pas vraiment un mensonge, je suis malade....

Ana a encore eu le dernier mot et moi, je m'en veux de ne pas avoir pu lutter. Il y a des jours où je me dit que je vais y arriver, que c'est pas compliqué de manger et pourtant....

la maladie est toujours plus forte....